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Vie du club

Gardons le lien : On30 "Confined Valley train" (01/2021)

CFFC - GARDONS LE LIEN - MàJ :  janvier 2021

La crise sanitaire que nous traversons depuis maintenant un an a rompu le lien social dans de nombreuses activités. Et nous devons redoubler d'imagination et être attentif pour préserver ce lien social. Le modélisme ferroviaire est une alternative pour combler partiellement ce vide en nous plongeant dans nos travaux, notre créativité et en les partageant pour rester ensemble. Notre club continue ses activités de façon plus confidentielle et dispersée. Ses membres font du train et c'est tant mieux. Le temps viendra où nous pourrons partager nos souvenirs et notre passion toujours présente. Certains ont bien voulu envoyer quelques photos, dire quelques mots de leurs travaux de confiné, sans prétention et avec liberté. Nous avons le plaisir de vous les présenter. 

Membres du CFFC, n'hésitez à me faire parvenir vos réalisations (réseaux, matériels, bâtiments, photos...), nous pourrons les publier sur cette page en attendant de nous retrouver le plus vite possible.

Arnaud

Les trains de la « Confined Valley » - Echelle 0n30

Source d’inspiration

Lors du 1er confinement, je me suis intéressé de plus près aux trains US On30 alors que je pédalais comme un forcené sur mon vélo d’appartement. C’est une activité qui peut être sujette à l’ennui et il fallait bien occuper mon esprit dans cet effort intense de confinement. J’avais déjà remarqué quelques réseaux lors d’expositions. Et il est vrai que j’aime cette ambiance un peu fouillis, pleine de vie, de charme. Les locomotives sont parfois mues par des mécanismes bien étranges. Il n’est pas rare que des objets de toute sorte soient aussi ajoutés : bidon d’huile, pèle, tonneau, trophée en tête de machine… Nos amis américains réalisent de magnifiques réseaux qui m’ont donné envie de me plonger dans cet univers si particulier qui semble un peu désordonné. Malheureusement, je ne dispose pas de la place suffisante pour réaliser un réseau. Pour autant, rien ne m’empêchait de réaliser des trains et de découvrir une nouvelle échelle : le « 0 ».

   

  

 L’étrange histoire de la « Confined Valley »

Afin d'ouvrir ce projet, il fallait que je cherche «l’histoire ». Malheureusement, les sources furent assez limitées. J’ai bien trouvé quelques photos (essentiellement de trains préservés). La diversité des compagnies ferroviaires n’est pas non plus évidente à cerner. Ayant toutefois glané quelques infos de ci de là, je décide de me lancer jusqu’à ce que je trouve une information bien étrange rapportée par un très bon copain qui vit depuis de nombreuses années aux Etats-Unis. Il me parla d’une vallée oubliée quelque part entre la côte Est et la côté Ouest (mais où ? Car les Etats-Unis, c’est grand). Une vallée profonde et boisée, ce qui me permit d’éliminer quelques km2 tout de même de ce grand territoire. Une vallée qui fut très prospère mais avec un nom un peu sinistre : Confined Valley. Cette vallée était exploitée par une compagnie au nom encore plus sinistre : Dark Industrial Valley&Co. Bref, c’était de mauvais augure, mais je me suis dit gardons notre optimisme et intéressons-nous de plus prêt à cette histoire. Cette vallée isolée, perdue, au climat rude fut découverte par le jeune aventurier Connor DEEVOK âgé de 19 ans. Comme beaucoup à l’époque, il décida de se lancer dans la prospection d’or. Or, qu’il trouva non sans mal. Afin d’éviter toute convoitise et surtout ambitieux et visionnaire, il enterra son or et se tut. Dans ses recherches, il trouva aussi un filon de charbon, puis du cuivre. Il se dit que c’était une aubaine, la chance lui souriait. Il entendait déjà dans sa tête le tintement de ses pièces d’or et le froissement des billets (un peu comme Don Salluste, n.d.l.r.). Le bois avait aussi une valeur marchande car il était essentiel pour la construction des maisons. Il embaucha et fit donc couper les arbres. Il les utilisa pour construire des barrages afin de dompter les eaux parfois tumultueuses de la Hope River (truites et saumons en furent bien désappointés) et des ponts pour faciliter l’accès. Cela était essentiel pour implanter et faire tourner les futures menuiseries et industries.

Il décida avec son or de construire une ligne de chemin de fer (que nous devinons à gauche de la photo) pour exploiter ces ressources qui lui semblaient inépuisables. Très vite, la ligne de chemin de fer se développa et de nombreux trains entrèrent en action. Il créa ainsi une compagnie : Dark Industrial Valley &Co. Nous étions à la fin du XIXème siècle, mais là encore, j’ai bien eu du mal à trouver des dates précises. Les différentes exploitations attirèrent beaucoup d’hommes et de femmes qui défrichèrent de l’espace pour leur habitat. Les montagnes furent découpées, creusées le tout dans le brouhaha des hommes,  le fracas des tirs de mine, jour et nuit, amplifiés par l’écho de la vallée. La faune locale, elle, fut bien perturbée par ce remue-ménage et la convoitise  des hommes. La 1ère guerre mondiale contribua à l’expansion de la vallée. Le trafic ferroviaire s’intensifia et il fallu créer un dépôt adapté pour parquer les nombreuses machines. Tout n’était que prospérité. Les saloons étaient bondés le soir, bières et whisky coulaient à flots.

Il y avait bien quelques bagarres mais sans gravité car l’ordre et la justice régnaient. Tout semblait en harmonie jusqu’à ce qu’une étrange maladie vienne perturber la vie active de la vallée. M Connor DEEVOK, âgé mais toujours actif, déploya toute son énergie et une série de mesures pour protéger sa vallée en limitant  les déplacements (laisser-passer, couvre-feu, postes de contrôle). En vain. Inquiets, les gens commencèrent à quitter la vallée. La seule voie de sortie était le train qui les emportait vers des jours meilleurs. Le travail se faisait de toute façon plus rare, les ressources commençaient à s’épuiser.  Ce fut la mine d’or qui fut en premier abandonnée, puis la mine de cuivre. Le charbon devint moins intéressant à exploiter, trop couteux à extraire et trop bon marché par des importations de lointaines contrées. Le bois resta encore actif plusieurs années. Ce qui permit de maintenir quelques trains tractant de lourds  « pulpwood cars ». Peu à peu, la vallée perdit son dynamisme. Quelques crues et coulées de boue eurent finalement raison des barrages et des ponts, couteux à entretenir et reconstruire. Les rares maisons encore habitées fermèrent définitivement leurs portes. Le dépôt fut laissé à l’abandon et les « belles » livrées à la rouille. Le dernier train forestier quitta la vallée le 1er avril 1973. La nature reprit tranquillement ses droits, effaçant autant faire se peut la trace des hommes et de leurs ambitions. Quelques stigmates témoignent à ne pas en douter de ce passé prospère avec ses joies et ses peines, mais qui fut si éphémère. La vallée ferma ainsi ses portes. Et disparut des mémoires.

   

Bien évidemment, ce récit est inspiré de notre contexte actuel. Entre conte, fiction, histoire vraie, il est le cadre pour constituer 2 rames :
-       le train « atelier » de M Connor DEEVOK,
-       un train forestier.

Du matériel à la peinture

Trouver du matériel en France à l’échelle On30 ne fut pas facile. Peu de distributeurs et le choix est limité. Le marché étant sans doute trop réduit. Sur un célèbre site de vente, j’ai acheté du matériel chez nos voisins allemands – plus fournis – et anglais (pré-brexit), et un peu en Belgique et en Italie. Le meilleur compromis était la marque Spectrum. Avec souvent des prix très abordables (j’ai pu ainsi acquérir une machine pour 100 €). Pour le reste, une petite concession a été faite en m’adressant à "Wiseman Model Service" (US) qui propose un grand choix d’accessoires et de pièces détachées ferroviaires, une vraie mine d’or. Avec les droits de douane, ce n’était pas forcément bon marché mais cela en valait la peine. Heureusement, je suis aussi tombé aussi sur « Atelier Vaporiste » qui propose de jolis wagons. Pascal est quelqu’un de très réactif. J’attends donc la livraison de 2 nouveaux wagons : un plat et une citerne.

Tous les modèles présentés ont été patinés et parfois repeint  (peinture en bombe LIQUITEX* et/ou peinture PRINCE AUGUST). Essentiellement à partir de photos. La peinture en bombe par rapport à l’aérographe ne garantit pas toujours un grain fin, il faut veiller à purger après chaque usage, changer le diffuseur dès que nécessaire (il existe tout de même des diffuseurs pour grain fin) et avoir une bonne température ambiante (le froid semble favoriser la formation de gouttelettes). C’est aussi moins précis que l’aérographe. Je l’utilise donc pour de grandes surfaces ou des pièces démontées et accessoires. Le tout dans ma cave, dans un espace plutôt restreint (avec un masque). Avant de peindre, le plus souvent, je passe une couche de vernis mat (en bombe) pour atténuer le reflet plastique et pour une meilleure accroche de la terre à décor. Ensuite, je traite à la peinture PA/DECAPOD puis à la terre à décor avec parfois des reprises à la peinture. J’utilise aussi des peintures CREATEX « Transparent » pour aérographe (noire, blanche, marron) qui s’éclaircissent en séchant (le noir est très bien pour traiter des citernes pas exemple). Pour la rouille, certaines parties ont été traitées avec les produits "Les Frères NORDIN" (Base + réactif teinté à la terre à décor). J’utilise aussi un lavis constitué des jus des différentes peintures plutôt que de les jeter que je garde dans un récipient. J’adopte le même principe pour la terre à décor avec un petit pot avec des restes de poudre mélangés.

Le On30 est une échelle agréable à traiter (surtout pour mes yeux) mais un peu déconcertante. En effet, les wagons plats sont à peine plus grands que du HO mais sont en réalité deux fois plus volumineux. Il faut donc se familiariser avec cette échelle après de très longues années de HO. Mais on s’y fait. Bien sûr, il y aurait sans doute des points à améliorer mais j’ai eu beaucoup de plaisir à oublier cette fichue situation sanitaire en me plongeant dans ce nouvel univers du train.

Des trains de la Confined valley

TRAIN ATELIER US

Train atelier On30 – US – Inspiration libre mais dans l’esprit du modélisme américain. Années 1920-1950. Les personnages sont de Woodland Scenic. Ils ont été légèrement patinés et les yeux repris (trop marqués à l’origine). En gardant leur style « naïf ». Rame réalisée fin 2020 et début 2021

Locomotive : 2-6-6-2 articulée. Patinée. DCC. Peut-être équipée du son. Un coffre à outils a été ajouté.

N°1 et N°2 "Flat car" court : patinés. Destinés au transport de matériaux : tuyaux, barre métallique….

   

N°3 Wagon « Gondola » : peint (origine couleur noire) et patiné – Accessoires : Wiseman Model Service, Aubertrain, PN Sud Modélisme.

     

 

N°4 Wagon "Gondola" : peint et patiné. Accessoires peints WMS et Aubertrain. Treuil monté et peint.

   

N°5

Wagon atelier, kit de chez Wiseman Model Service (US). Monté, peint et patiné. Accessoires WMS et Aubertrain. Aménagement intérieur avec établi, outils, poêle, affiches. Je me suis heurté à quelques soucis pour le montage du kit. La notice est en anglais mais en petits caractères et illisible par endroit. Il fallu que je monte le wagon « au nez » et en faisant des recherches sur internet. Bon ce n’était pas si compliqué. Sauf que…

Je n’ai malheureusement pas réussi à caler les sabots de frein sur les bogies d’origine. Je craignais aussi une différence de hauteur marquée avec les autres wagons. J’ai donc choisi de les remplacer par des bogies de chez Spectrum. Il n’y avait pas d’attelage, j’ai donc placé en bricolant des attelages Spectrum. Enfin, impossible de trouver une pièce du système de frein. J’ai donc simplifié la pose même si le dessous du wagon reste bien détaillé.

 

N° 6

"Flat car" : patiné – porte un tracteur McCornick Deering Farmall F12-1935, Hachette Collection. Le tracteur a une belle finition et le prix très modeste (6 €) me l’a fait préférer à un kit. Le tracteur a été repeint partiellement et patiné après des recherches de photos sur internet.

 

 

TRAIN FORESTIER US

Train forestier On30 – US – Inspiration libre mais dans l’esprit du modélisme américain. Années  après 1950. Les personnages sont de Woodland Scenic. Ils ont été patinés et les yeux repris (trop marqués à l’origine). En gardant leur style « naïf ». Rame réalisée automne 2020 et début 2021

Locomotive :

2-8-0. Patinée. Analogique. La machine était patinée à l’origine mais il y avait des traces de pinceau. J’ai donc repris la patine avec de la peinture PA et de la terre à décor. En mettant parfois une sous-couche blanche sur certaines pièces. La rouille de la toiture a été appliquée avec la base et le réactif (mélangé à la terre à décor) des "Frères NORDIN". J’ai ajouté les 2 personnages, et quelques petits accessoires de chez WMS. Un petit robinet a été ajouté au tonnelet. On se demande bien ce qu’il peut contenir… n’est-ce pas Capitaine Haddock. La machine est assez lourde à manipuler et il faut le faire avec précaution. Le tender a été aussi entièrement repris sur le même principe.

  

N°1 à N°4

Les « Pulpwood Car » ont tous été patinés. J’ai du ajouter les renforts qui étaient manquants dans 2 boites.

 

 

N°6

Le « Caboose » : c’est un wagon vraiment typique des trains américains (aujourd’hui certains sont aménagés en habitat). Ce n’était pas celui que j’avais prévu à l’origine mais faute d’avoir remporté une enchère, je me suis rabattu sur un autre modèle finalement beaucoup moins cher. Il était de la Cie White Pass & Yukon et entièrement rouge. Le rouge faisait ressortir l’effet plastique. Il a donc été repeint puis patiné à la terre à décor avant de passer un lavis foncé.

  

 

Une rame courte est en projet avec une citerne et un plat qui porte un tracteur, un Fordson E27N de 1948. Egalement de chez Hachette Collection. Quelques points de peintures ont été faits et un lavis poussière de chez Decapod a été passé au pinceau. Je dois trouver une vapeur qui lui corresponde.

J’espère aussi à terme pouvoir réaliser un petit réseau. Faute de place, ce n’est pas envisageable pour le moment même si un pont en bois (Aubertrain) et 2 bâtiments de chez Kitwood Hill Models (Angleterre) sont déjà là. 

Arnaud

* : en Belgique, j’ai la chance de disposer d’un magasin d’art qui propose un très, très grand choix de peintures de toute sorte dont en bombe avec des coloris type terre à décor. Le choix des pinceaux est impressionnant. On y trouve un grand choix de pigments.

 

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