La Bosse : un réalisme révolutionnaire !

Après la gare de Dôle, Jean et Guy réfléchissent à un réseau qui soit vraiment adapté aux expositions mais aussi qui soit le plus réaliste possible.  Une approche qui va bousculer les standards de l’époque. Nous sommes en effet en 1993.

Plusieurs contraintes s’imposent :

1 – Technique :

• concevoir un réseau transportable dans un véhicule utilitaire (voire 2) ;
• disposer d’un réseau qui puisse être installé, assemblé et démonté ; rapidement sans trop de contraintes physiques (légèreté, robustesse) ;
• stocker le réseau hors exposition en protégeant le décor et les installations électriques.

2 – Réalisme et esthétique :

• concentrer la réalisation sur la voie et son environnement directe ;
• donner une vision « naturelle » pour le visiteur comme un promeneur apercevant la voie et le passage d’un train ;
• s’inspirer d’un site existant.

3 – Exploitation du réseau :

• choisir un système d’exploitation qui assure un mode opératoire fluide et une circulation réaliste des trains pour le spectateur ;
• concevoir des coulisses qui peuvent accueillir de longs trains et permettent là aussi une circulation réaliste.

Concilier l’ensemble de ces contraintes est donc un véritable challenge pour les initiateurs de ce projet. Challenge d’autant plus élevé, que copier la réalité impose imagination, adaptabilité et rigueur.  A l’évidence, les produits du commerce ne suffiront pas à répondre aux cahiers des charges. Peu importe.

Plusieurs sites seront évoqués et finalement ce sera celui de la gare de Mesnay-Arbois. Une sous-station est à proximité de la gare et de nombreux tunnels jalonnent la voie. Rappelons que cette portion de voie est une artère internationale qui relie Paris, la Suisse et l’Italie et que la ligne fut électrifiée en 1958. La diversité du parc traction et des trains est donc importante :

• pour les machines : 141 R, BB 66000, BB 12000, SYBIC, CC 21000, BB 37000…
• pour les trains : Simplon-Orient- Express, Rae, TGV…, sans oublier les dessertes locales.

La documentation disponible est aussi déjà conséquente.

Il n’en faut pas plus pour Jean et Guy qui partent alors en reconnaissance, munis de leur appareil photo.

La construction du premier module est lancée fin 1995 et porte le joli nom de « Cul du Brey ». Il sera conçu sous la forme d’un caisson, dont la façade côté public est amovible. Une fois repositionnée, avec des protections aux extrémités, le caisson est entièrement fermé protégeant la maquette des éventuelles agressions extérieures. 600 heures de travail seront nécessaires. Le module sera présenté pour la première fois au Mondial de la Maquette en 1997. Le succès est  au rendez-vous pour les concepteurs Jean et Guy et les membres du CFFC.

D’autres modules suivront alors : L’Enfer vert, Les Ecomboles, Le Vieux Mont de Mesnay, Le Souillerot et bien sûr le site de la gare de Mesnay-Arbois lui même partagé entre Champaillon, La Tranchée, Mesnay-gare.

Deux constructions remarquables agrémentent le site :

• le bâtiment voyageur, réalisé sur une base de panneau médium découpé au laser, Guy montera et décorera le bâtiment dans un réalisme  époustouflant ;
• la sous-station : un défi pour les membres du club car l’installation n’existe plus. Il faudra donc s’appuyer sur des archives et sur une autre sous-station « jumelle » près de Frasne. La sous-station étant construite à part pour plus de facilité, son emplacement est déjà prévu sur le réseau. Des plans en 2D sont réalisés puis transformés en 3D par Benoît. La photodécoupe, le moulage en résine permettront de réaliser les très nombreuses pièces. Il n’en faut pas moins de mille pour le montage de cet ensemble unique en modélisme ferroviaire. Jean, Benoît, Guy, Stéphane, Claude-Bernard mettront les bouchées doubles pour pouvoir enfin présenter la sous-station à l’exposition de Meursault en décembre 2010.

On ne peut parler de la Bosse sans attirer l’attention sur la catenaire. Une réalisation intégrale car rien de satisfaisant n’existait en 1995 en modèle réduit. Sa conception et son installation permettent aux trains de circuler pantographes levés et donne l’illusion que le courant passe bien dans la catenaire. Les visiteurs ne manquent pas d’ailleurs de poser la question.

 La Bosse a participé à de très nombreuses expositions en France et en Europe et a toujours suscité un enthousiasme admiratif.

 Le réseau est présenté selon le cas dans 3 configurations différentes :

 Version réduite : Gare de Mesnay (9mx2m)

Version moyenne : Gare de Mesnay, Enfert Vert, Cul du Brey  (12mx6m)

 Version grande : Gare de Mesnay, Souillerot, Vieux Mont de Mesnay, Enfert Vert, Cul du Brey  (22mx6m)

 À chaque exposition, les trains qui circulent sont fonction de l’époque choisie (5 au total) afin d’être cohérent avec la philosophie du   club. Citons le CISALPIN, le Jean-Jacques ROUSSEAU, le Train-ECLAIR qui nous invitent à plonger dans l’Histoire des grands     trains… avec une petite pointe de nostalgie.

Quelques chiffres :

Durée de réalisation : 15 ans

Nombre de trains susceptibles de circuler en exploitation : 14

Nombre de tunnels : 6 (grande configuration)

Longueur de voie : 200 m (code 75)

Nombre d’aiguilles : 50

Poids réseau complet : 1,2 t

Et surtout       expositions en France et en Europe !

Retrouvez en détail « la Bosse » dans le Hors-série 36 de Loco-Revue publié en mars 2014 :
« La Ligne de La Bosse – La saga d’un réseau exceptionnel ». 

Plan de "La Bosse" dans ses 3 versions